staline contre trotski

Tous les présents au début de la réunion, Staline, Molotov, Kouibychev, Rykov, Kalinine et Boukharine – à l’exception du seul Trotsky –, se prononcent contre le plan de Lénine et la publication de l’article que repoussent avec une vigueur particulière les membres du secrétariat. En raison de la situation particulière que Lénine occupait dans le parti, l’incertitude où l’on était sur son état devint de la perplexité sur la condition même de tout le parti. « Je me mis à rire, tellement c’était inattendu. Staline a éliminé toute la direction de la révolution d’octobre, Chapitre XX – Le « bloc » avec Lénine [1]. Il prit possession du pouvoir, non grâce à des qualités personnelles, mais en se servant d’une machine impersonnelle. Il va survivre plus de dix mois, probablement conscient de sa déchéance et condamné au supplice de l’impuissance totale. Les bolcheviks les plus fermes et les plus fidèles, la fleur du parti, sont dans les prisons, les coins perdus de la Sibérie et de l’Asie centrale, les nombreux camps de concentration. (...) A quoi bon fonder un commissariat du peuple où le travail se ferait tant bien que mal, qui derechef, n’inspirerait pas la moindre confiance ? Ces moyens ne peuvent servir qu’à une fin : prolonger la domination d’une coterie déjà condamnée par l’histoire. — Vladimir Ilitch a donc changé d’avis ? — Vérifiez cela encore une fois ! « A ce qu’il semble, nous avons réussi à enlever la position sans coup férir, par une simple manœuvre. Trois solutions : 1°) démocratiser le parti, pour que l’influence réelle des ouvriers et des révolutionnaires pût se faire sentir et aérer les bureaux de l’Etat ; c’était la condition évidente du succès de toutes les mesures économiques ; 2°) Adopter un plan d’industrialisation et réoutiller sensiblement l’industrie en quelques années. Cela paraît très étrange et peut-être même absurde ; car déjà à ce moment notre République était une république socialiste ; nous adoptions alors chaque jour, avec la plus grande précipitation, — précipitation excessive sans doute, — de nouvelles mesures économiques de toute sorte que l’on ne saurait qualifier autrement que de mesures socialistes. Lénine n’était pas enthousiaste. Il croit que l'autodiscipline peut résoudre le moment difficile. Il exige alors la permission de dicter pendant cinq minutes chaque jour. Il pense aussi que Lénine n’a pressenti qu’une partie seulement de la réalité, « l’ampleur du danger représenté par l’abus du pouvoir » que pouvait commettre le sommet de la hiérarchie, et « sa dégénérescence en une dictature personnelle irresponsable ». Très vite en effet le comportement de satrape d’Ordjonikidzé, sûr de l’appui de Staline et garanti contre toute surprise de Moscou, souleva le mécontentement, puis l’indignation et la fureur des communistes géorgiens, légitimement sensibles aux sentiments nationaux de la population. Il y pensait, cherchant à voir, sous tous les aspects, comment marcherait le travail sans lui et après lui. Historien et auteur de documentaires, Alain Frerejean est notamment l'auteur chez Fayard de C'était Georges Pompidou (2011) et chez Perrin de deux biographies croisées : Churchill-Staline (2013) et Staline contre Trotski (2016). En 1927, Tchang Kaï-chek, que Staline avait promu membre d'honneur de la Troisième Internationale, écrase dans le sang la grève des ouvriers de Shanghai. 11 juillet 2016 Elodie Mertz Romans 0. auteur : Alain Frerejean édition : Perrin sortie : mai 2016 genre : histoire. Annoncez, s’il vous plaît, notre solidarité au plénum. Kaménev, certainement, est un homme politique intelligent, mais que vaut-il comme administrateur ? Le 12 décembre, Lénine et Trotsky passent ensemble à l’offensive sur cette question. Son discours du 20 est confus et visiblement improvisé. Aussi je tiens à mettre en garde contre un accroissement de ces chiffres. Chaque fois que vous attaquez un petit secrétaire, vous tombez sur un dirigeant important du Parti... Je ne pourrais donc pas, dans les circonstances présentes, travailler avec la commission dont vous parlez. Leur culture est misérable, insignifiante. Mon action pouvait être comprise ou, plus exactement, représentée, comme une lutte personnelle pour prendre la place de Lénine dans le parti et dans l’Etat. Ils ont remarqué que celle-ci se développe en partant toujours des mêmes institutions : secrétariat du parti, bureau d’organisation, secrétariat du comité central, inspection ouvrière et paysanne, ministère des nationalités. Elles n’ont pas renversé le nouveau régime instauré par la révolution, mais elles ne lui ont pas permis non plus de faire aussitôt un pas en avant tel qu’il eût justifié les prévisions des socialistes, qui leur eût permis de développer à une cadence extrêmement rapide les forces productives ; de développer toutes les possibilités dont l’ensemble eût formé le socialisme ; de montrer à tous et à chacun nettement, de toute évidence, que le socialisme implique des forces immenses et que l’humanité est passée maintenant à un stade de développement nouveau, qui comporte des perspectives extraordinairement brillantes. Il l’eut en main le 25 septembre. Rappelant le phénomène, souvent constaté dans l’Histoire, de peuples conquis imposant leur culture à leur vainqueur, il établit une analogie avec les communistes vainqueurs en train de se soumettre en Russie, selon lui, à la culture « misérable, insignifiante » des vaincus : « Les communistes responsables [...] sauront-ils comprendre qu’ils ne savent pas diriger ? Si vous consentez à entreprendre la défense, je pourrai alors être rassuré ; si vous ne consentiez pas, pour une raison quelconque, rende-moi alors le dossier, j’y verrai le signe de votre désaccord. Il est indispensable que vous deveniez mon adjoint. « Le Géorgien qui considère avec dédain ce côté de l’affaire, qui lance dédaigneusement des accusations de "social-nationalisme" (alors qu’il est lui-même non seulement un vrai, un authentique "social-national", mais encore un brutal argousin grand-russe), ce Géorgien-là porte en réalité atteinte à la solidarité prolétarienne de classe [44]. La session de leur Comité central du 15 septembre refusa (…) à l’unanimité moins une voix. D’ailleurs, d’après tous mes renseignements, les fascistes sont faibles en Allemagne. Celui-ci, dont les nerfs étaient déjà tendus au plus haut point, ne put se contenir plus longtemps. J’ai donné à ma résolution la forme d’amendements apportés à celle de Staline, pour lui faciliter l’indispensable changement de direction. [45] » Dans le récit qu’il donne dans Ma Vie, Trotsky assure qu’il décida d’assumer cette défense. Je pense qu’avec le matériel humain dont nous disposons, il ne sera pas immodeste de présumer que nous en savons déjà assez pour pouvoir reconstruire à neuf, avec méthode, au moins un seul Commissariat du peuple. Elle était chargée de contrôler le travail des organismes gouvernementaux et des administrations. Gratis thuislevering vanaf € 25. Pourrait-il se prononcer ? C’est pour cela qu’il prend un rôle déterminant, en compagnie de Trotsky, dans la fondation de l’Internationale Communiste, en mars 1919. « Parlons net. U. R. S. S. - Staline contre Trotski. Au contraire, déjà à ce moment nous avions conscience, jusqu’à un certain point, de cette vérité : oui, en effet, mieux eût valu passer d’abord par le capitalisme d’Etat pour, ensuite, arriver au socialisme. La force économique essentielle est entre nos mains. Comment donc imaginer qu’elle ait pu dire une chose pareille ? Il ne s’agit pas pour nous seulement de réhabiliter la révolution russe ou quelques personnalités .En termes de perspectives, il est politiquement indispensable de savoir distinguer entre la conception stalinienne et la conception révolutionnaire marxiste. Je pense que parmi les établissements que nous avons déjà enfantés, en fait d’instituts supérieurs du travail etc., il faut choisir un minimum, vérifier s’ils sont organisés avec tout le sérieux requis, et continuer le travail, mais seulement de façon qu’il soit réellement à la hauteur de la science moderne, qu’il nous fasse bénéficier de toutes ses acquisitions. Il partagea toutes les erreurs de Staline et les défendit avec toute la passion dont il était capable. Le récit est complété dans Ma Vie par un commentaire qui n’est évidemment pas dans les documents de 1923 et 1927 : « Dans le fond, cette commission devait servir de levier pour la destruction de la fraction stalinienne, épine dorsale de la bureaucratie, et pour la création dans le parti de conditions qui m’auraient donné la possibilité de devenir le remplaçant de Lénine, dans sa pensée, d’être son successeur au poste de président du conseil des commissaires du peuple [12]. N’est-ce pas de ce même appareil de Russie, que, comme je l’ai déjà dit dans un numéro précédent de mon journal, nous avons emprunté au tsarisme en nous bornant à le badigeonner légèrement d’un vernis soviétique ? ‎ L'histoire d'un affrontement inexpiable. Je pense que notre tâche principale est de l’éviter lors de la réorganisation que nous projetons actuellement. Ses qualités seraient extrêmement utiles dans ce domaine. Je doute fort qu’on puisse dire que les communistes mènent. Brief content visible, double tap to read full content. Mais il se disposait à rembarrer la « troïka » et il commença à le faire sur des questions de détail. En 1924, quand Staline lança pour la première fois cette formule, devenue depuis la base de toute sa politique intérieure et extérieure, les conditions objectives ne permettaient pas encore à la grande masse de militants révolutionnaires du monde d’apprécier toutes les conséquences inévitables d’une telle orientation. Mon action pouvait être comprise ou, plus exactement, représentée, comme une lutte personnelle pour prendre la place de Lénine dans le parti et dans l’Etat. Il ne faut plus d’intrigues. L'un après l'autre, Trotski puis Staline ont changé le cours de l'histoire. s’appliquaient, d’ores et déjà et en tout état de cause, à leur république [28]. Mais ne savez-vous pas ce que c’est qu’Iaro-slav-sky ? ", Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre", « Il est vrai que les réactionnaires capitalistes se servent, non sans artifice, du régime de Staline comme d’un épouvantail contre les idées du socialisme. Nous avons vu comment, en 1921, la politique du fait accompli de Staline-Ordjonikidzé avait abouti, dans un premier temps, à l’occupation de la Géorgie par l’Armée rouge et, plus tard, à sa transformation sur un rythme accéléré en République soviétique. Il a été secoué par un fort accès de la maladie au cours de la nuit du 22 au 23. Moshé Lewin relève très justement qu’il est tout à fait clair qu’à cette époque, bien que parfois réservé à l’égard du comportement de Staline, il lui gardait toute sa confiance personnelle et ne mettait pas un instant en doute la véracité de ses affirmations [29]. Fort de l’appui inconditionnel du secrétariat, Ordjonikidzé l’utilisait pour démanteler, par mutations et nominations, les positions de ses adversaires. Kroupskaïa disait un jour, en 1927, que si Lénine vivait encore, il serait probablement déjà dans une des prisons de Staline. Je pense que tous les doutes à cet égard émanent des recoins les plus poussiéreux de notre appareil d’Etat, et qu’ils ne méritent qu’une chose, c’est d’être tournés en ridicule. Plus la transition de la révolution à la réaction est brutale, plus la réaction dépend des traditions de la révolution, — en d’autres termes plus elle craint les masses et plus elle est obligée de recourir au mensonge et à l’imposture dans sa lutte contre les tenants de la révolution. On lance à tour de bras ordres et décrets, et le résultat n’est pas du tout celui que l’on souhaite. « Le Vieux » : ce surnom c’est celui qu’entre les deux guerres, des jeunes gens, intellectuels pour la plupart, donnèrent à cette figure qui semble aujourd’hui devenue mythique : Trotsky. Gérard Rosenthal était l’un d’eux. I1 n’est pas douteux que, sous prétexte d’unité des services ferroviaires, sous prétexte d’unité fiscale, etc., une infinité d’abus de nature authentiquement russe, se feront jour chez nous avec notre appareil actuel. Lénine, au contraire, savait que la mort pouvait l’atteindre subitement, à un moment où le pays et le Parti demeuraient dans une situation extrêmement difficile, sans un programme d’action clair, sans même que quelques jalons de la voie à suivre eussent été posés ; il sentait qu’il devait dire au moins l’essentiel sur les sujets les plus pressants, que c’était le devoir du chef d’Etat, du leader d’une révolution sans précédent.